Aux échelles micro et nanoscopiques les possibilités d’instrumentation et de fabrication de matériaux sur-mesure, aux propriétés spécifiques, induisent une redéfinition des modalités de conception, de gestion et d’exploitation dans une dynamique pluridisciplinaire à l’égal de ce qui s’opère aux échelles mésoscopique de l’objet ou macroscopique de la ville.
Les matériaux instrumentés d’électronique ouvrent la voie à la conception d’objets comme d’infrastructures dotés de nouvelles perspectives fonctionnelles, souvent plurielles. La matière devenant fonctionnelle à travers la spécification et la qualification de ses propriétés ouvrent des perspectives de rationalisation et de performance dans une triple logique d’optimisation socio-économique et d’efficacité d’usage et de qualité d’expérience.
Les acteurs qui aujourd’hui produisent les matières et matériaux destinés notamment aux objets et infrastructures urbaines imaginent la mutation de la chaine de valeur de leur marché du fait d’un rapprochement opéré avec des utilisateurs finaux jusqu’ici plus lointains. Les activités des composantiers, des intégrateurs et des systémiers se trouvent imbriquées dans une dynamique nouvelle où la question de la fabrication et de la vente de produits s’augmente de celle de la conception et gestion de services aux usagers. Le rôle des prescripteurs et des concepteurs se déplace lui aussi et une ré-articulation des connaissances, des pratiques et des positionnements économiques sont à l’œuvre.