Jean-Louis Frechin


Jean-Louis Frechin (ENSCI, No-Object)

Fondateur et dirigeant de NoDesign.net, agence de design numérique, Jean-Louis Frechin est spécialisé dans la création, l’innovation et les réflexions stratégiques et innovantes dans les domaines des technologies de l’information, des interactions et des usages sur des projets industriels, territoriaux et culturels. L’objectif de NoDesign est de bâtir des stratégies créatives utilisant le design pour produire de l’innovation au travers de services, de produits et des situations nouvelles qui bâtis- sent des expériences entre mondes économiques, les Hommes et les organisations. Pour cela, il identifie les opportunités naissantes pour transformer et améliorer la vie, par des propositions soutenables, durable et adéquate.

Figure du Nouveau Design, Jean-Louis Frechin est reconnu pour sa vision multisectorielle, stratégique et créative pour résoudre les défis de la transformation numérique. Il conseille les entreprises et organisations sur des questions nouvelles : nouveaux produits et services, villes numériques, innovation par le design, développement économique et industries créatives, innovations non technologiques, stratégie d’innova- tion et d’expérience utilisateur, Conditions d’émergence de l’innovation organisationnelle (FabLAb, Industrie créative, écosystèmes, etc…) et l’éducation . Son expertise lui permettent d’appréhender les démarches d’innovations et les problématiques complexes de manière sensible, créative, contemporaine et holistique. Un travail sous-tendu par une quête de sens, de valeurs, de simplicité et d’émotion. Architecte DPLG et Designer ENSCI,
NoDesign a mené de nombreuses missions de design, stratégique, d’urbanisme et de scénographie, toujours liées au numérique. NoDesign même des études et réflexions prospectives autant que leurs mises en œuvre.

Il est Enseignant et Directeur de l’innovation et de la prospective de l’ENSCI Les Ateliers, où il a fondé et théorisé le concept de design numérique.
Jean Louis Frechin intervient régulièrement dans des conférences internationales sur l’innovation, la création et les usages dans les TIC et les transformations numériques. NoDesign.net est lauréat de la Carte Blanche du Via 2008, Prix du Musée des Arts Déco, Innovation award du CES 2013, Prix ANR numerique 2013 . Ses projets sont exposés en France et à l’Étranger.

Thématique de la conférence :

La ville numérique vs la ville intelligente

Cette ville numérique promet beaucoup. Sa création dépend des volontés politiques, des architectes urbanistes et de l’audace des industriels, mais aussi de la compression de la nature profonde de ce qu’est une ville..
Deux approches se complètent plutôt qu’elle ne s’oppose, tout en reproduisant les tensions connues entre espace public et espace privé et la marchandisation de la ville.

La ville intelligente

La ville intelligente intègre l’approche «offre d’infrastructures réseaux», «green it» et «smart cities» proposé par les industriels (IBM, Cisco, Veolia E, Suez E, ) et les industriels des réseaux de télécom privés. Celle-ci consiste, en s’appuyant sur les réseaux et infrastructures numériques (privé ou public), à mesurer, gérer et optimiser les informations de flux de transports, de mobilité collective, de la mobilité individuelle, mais aussi de la gestion de l’énergie, de l’eau et des flux de déchets pour piloter et traiter les données et répondre ainsi à la bonne répartition et fluidification de l’offre et de la demande (smart grids, smarts meters, etc…) Cette stratégie d’offre «Push» considère le citoyen comme un client potentiel . Elle relève plus des infrastructures de la ville que de ses usages. La ville intelligente est d’abord une infrastructure structurante: réseaux, réseaux et infrastructure en très très haut débit (THD), traitement, calcul et stockage. Le très très haut débit est une condition de la localisation des activités. On n’imagine pas une entreprise s’implantant sans disposer d’un branchement avec les systèmes de données les plus performantes et les plus rapides», mais aussi les infrastructures métiers fermes de serveurs de calcul, «cloudcomputing» (calcul, traitement, stockage), etc. La ville intelligente, se sont des éléments d’infrastructure structurants et des investissements.

La ville numérique

La ville avec le numérique organise de nouvelle relation entre services et citoyens. Comme on peut le voir dans les émergences de l’innovation urbaine, les citoyens sont désormais mis à contribution pour produire de nouvelles données, mais également pour bénéficier de la façon la plus adéquate des données produites par le privé et le public. Cette approche contributive déclenche des coopérations citoyens / opérateurs urbains à la production de données relevant du bien commun au service des bons (s) usage(s) de la ville, dont la majorité seront inventés, encouragés, mais aussi produite par les collectivités territoriales tout antan que par les gens ou des jeunes sociétés tierces . Ces usages futurs ne peuvent être spéculés ou anticipés par personne. Cette production partagée et la rencontre d’infrastructures ouvertes, d’information éditoriale territoriale et publique créent de nouveaux «espaces publics numériques». Ces espaces publics numériques font de nouveaux acteurs des contributeurs de ses usages, des acteurs de son développement et de ses services aux quotidiens. Elle est une opportunité pour la ville physique: espace public numérique, applications et services urbains innovants grâce à l’ouverture de données publiques, opportunités nouvelles de la numérisation «sociale» du territoire (géolocalisation, ressources, économies nouvelles). La ville numérique s’inscrit dans l’histoire et les gènes de la ville européenne. Un territoire où l’on se perd, se repère et qui permet la déambulation. La ville numérique en est son miroir. La ville redéfinit son articulation public/ privé, ses repères, ses symboles, elle a besoin de ce «MétaVerse» numérique mais ne doit pas l’abandonner uniquement à une dimension utilitaire et marchande. L’avenir de la ville numérique se dessine autour des symbioses adéquates entre le monde social, le monde industriel et les manières dont les créateurs de la ville pourront s’en saisir.